Le cimetière, à force d'y travailler, on finit par l’aimer.

Cette phrase pourrait choquer au premier abord.
Pourtant, elle résume parfaitement mon expérience après 15 ans passés dans les cimetières.
Au début, je voyais ça juste comme un boulot alimentaire en attendant de trouver mieux. Mais petit à petit, j'ai fini par comprendre la beauté et la richesse de ce lieu.
J'ai appris à connaître son histoire, à étudier les défunts et leurs sépultures. J'ai fini par savourer les histoires que racontent ces pierres tombales.
Les cimetières sont des livres d'histoire à ciel ouvert. Ils nous renseignent sur une ville, une région, une époque. On peut y lire toutes sortes d'informations sur ceux qui y reposent.
C'est aussi un lieu où plane le respect. Respect pour les défunts et leurs familles qui viennent se recueillir. Mais aussi respect des lieux, des tombes et des rituels.
Petit à petit, j'ai appris à connaître les attentes des communes, à comprendre leur problématique et leur besoin d’accompagnement dans la gestion.
Aujourd'hui, je me sens investi d'une mission. Celle de veiller sur les défunts, de prendre soin de leur dernière demeure. De faire en sorte que les communes se sentent soutenues et comprises dans les responsabilités qui sont les leurs. Le cimetière n'est plus pour moi un simple lieu de travail. C'est devenu un endroit où je me sens pleinement à ma place, au service des vivants comme des morts. Un lieu où plane la sérénité, propice au recueillement.
Alors oui, le cimetière, à force d'y travailler, on finit par l'aimer.